
Le bateau, le blocus, et ceux qu’on laisse mourir
Greta monte sur un bateau. Et Internet explose.
Tu connais peut-être Greta Thunberg. C’est cette jeune militante suédoise, connue pour avoir séché l’école afin de protester contre le changement climatique. Depuis, elle est devenue une figure mondiale, qui parle dans des sommets internationaux et s’engage sur plusieurs fronts : écologie, justice sociale, défense des droits humains.
Récemment, elle a embarqué sur un voilier humanitaire qui se rendait à Gaza. Tu ne sais peut-être pas exactement ce que c’est, Gaza. C’est une petite bande de terre où vivent plus de deux millions de Palestiniens. Ils sont enfermés entre des frontières et la mer, soumis à un blocus très dur imposé par Israël depuis 2007. C’est comme une prison à ciel ouvert.
Quand Greta est montée sur ce bateau, elle n’avait pas d’armes. Elle apportait du matériel médical et de l’aide symbolique. Pourtant, les réactions ont été brutales. Elle a été accusée de soutenir le Hamas (un groupe armé palestinien considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et d’autres). Elle a même été traitée d’antisémite, c’est-à-dire qu’on l’a accusée de haïr les Juifs. Des accusations très graves.
Mais le plus bizarre, c’est que même ceux qui ne l’aiment pas savaient que c’était exagéré. Ils l’ont quand même dit. Parce qu’en parlant de Gaza, Greta mettait le doigt sur un sujet que beaucoup de gens préfèrent éviter.
Des accusations absurdes, et tout le monde le sait
Greta Thunberg est connue pour être pacifiste. Elle parle de climat, d’égalité, de justice, pas de guerre. Elle ne fait pas partie d’un groupe armé. Elle ne cache rien. Et pourtant, dès qu’elle montre de la solidarité pour les civils de Gaza, elle devient une cible.
Pourquoi ? Parce que dès qu’on critique ce qu’Israël fait à Gaza, on est souvent accusé d’être contre Israël, voire contre les Juifs. C’est une confusion dangereuse. Et dans le cas de Greta, c’est tellement gros que même les journalistes ou les politiques qui la critiquent ont l’air mal à l’aise.
Mais c’est une vieille technique : au lieu de répondre à ce que dit quelqu’un, on l’accuse de mauvaises intentions. Comme ça, plus besoin de parler du fond.
Humanitaire = Terroriste ? Sérieux ?
Israël explique souvent que tout ce qui entre à Gaza pourrait aider le Hamas. Donc tout est bloqué : nourriture, électricité, matériel médical, essence, etc. Les gens à Gaza manquent de tout, même d’eau potable.
Le Hamas est un groupe armé qui gouverne Gaza depuis 2007. Il a mené des attaques contre Israël, qui répond souvent par des frappes très violentes. Beaucoup de civils sont pris entre les deux. Mais aider les civils, ce n’est pas aider le Hamas. C’est juste être humain.
Et Greta n’a jamais soutenu la violence. Elle veut juste que les droits humains soient respectés, là comme ailleurs. Pourtant, on prétend qu’elle est un « risque ». C’est absurde. Et c’est précisément ce qui montre que le problème est ailleurs.
Pourquoi les médias répètent ce qu’ils savent faux ?
Les journaux, les télés, les radios, tous savent que Greta n’est pas une menace. Alors pourquoi répètent-ils les accusations ?
Parce que c’est plus simple que d’expliquer le vrai contexte.
Parce qu’ils ont peur d’être accusés d’être « pro-Hamas » ou « antisémites ».
Parce que certains gouvernements veulent qu’on évite de parler des souffrances à Gaza.
Alors on tourne autour du sujet. On parle de Greta, pas du blocus. On crée la confusion. Et on évite de se mouiller.
Flashback : le Mavi Marmara
En 2010, un bateau appelé le Mavi Marmara, rempli de civils et d’aide humanitaire, a tenté d’aller à Gaza. Israël a envoyé des soldats. Il y a eu une attaque. Dix personnes sont mortes. Cétait très choquant, mais très vite oublié.
Pourquoi ? Parce que personne à bord n’était célèbre. Pas de grande caméra. Pas de star. Moins de bruit, donc moins de réactions.
C’est à cause de ça que des gens comme Greta montent sur ces bateaux. Pas pour faire parler d’eux, mais pour protéger les autres. Pour que le monde regarde. Pour que ce qui s’est passé au Mavi Marmara ne se reproduise pas.
Greta, gilet pare-balles médiatique
Greta n’a pas de pouvoir militaire. Elle a autre chose : sa notoriété. Des millions de gens la connaissent. Si quelque chose lui arrivait, le monde le saurait immédiatement. Elle le sait. Et elle utilise ça pour protéger les autres passagers. Pour que les militaires réfléchissent à deux fois avant d’agir.
Ce n’est pas un « coup de pub ». C’est une stratégie pour rendre visible une injustice. Et empêcher qu’elle se passe dans le silence.
Le vrai sujet, c’est le blocus — et maintenant, la famine
Depuis 2007, Gaza est bloqué par la mer, le ciel et les frontières. Peu de gens peuvent entrer ou sortir. C’est une punition collective. L’ONU et plein d’organisations disent que c’est illégal. Et pourtant, rien ne change.
Mais depuis 2024, les choses ont empiré. Il ne s’agit plus seulement de manque de liberté ou de soins. Il s’agit de famine. Organisée, répétée, documentée. Des familles entendent leurs enfants pleurer de faim. Des ONG tirent la sonnette d’alarme. On parle de catastrophe humanitaire totale. Et pourtant, très peu d’aide entre. Tout est bloqué.
Des enfants y grandissent sans jamais avoir vu le monde extérieur. Sans lumière stable. Parfois sans soins. Et aujourd’hui, sans nourriture suffisante pour survivre. C’est ça, la vraie histoire. Et c’est ça que beaucoup veulent qu’on oublie.
Le doigt et la lune
Il y a un proverbe chinois : « Quand le doigt montre la lune, l’idiot regarde le doigt. » Ici, Greta est le doigt. Et Gaza, c’est la lune.
Beaucoup de gens se concentrent sur Greta. Sur ses mots. Ses choix. Son bateau. Mais ils oublient de regarder ce qu’elle montre : une population enfermée, oubliée, abandonnée. Et aujourd’hui, affamée.
Ce texte, c’est pour dire : arrêtez de regarder le doigt. Regardez la lune. Et demandez-vous : pourquoi veut-on autant vous en empêcher ?